L’empathie, en voilà un mot teinté de nombreuses significations. Selon le Larousse, il s’agit de la faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent.

Mais cette capacité n’est-elle pas uniquement reliée à nos propres expériences de vie, heureuses ou non ?

Sommes-nous tous capables d’empathie ? Est-elle une source de bienveillance ou de souffrance ? Décryptage !

Qu’est-ce que l’empathie ?

Comme pour l’estime de soi et la confiance en soi, bon nombre d’entre nous confondent très souvent l’empathie avec la sympathie ou la compassion.

Pour Carl Rogers, figure emblématique de la psychologie humaniste, être empathique, c’est percevoir les émotions et les sentiments de l’autre comme si nous étions à sa place et de les ressentir au travers de la vision qu’il a du monde. En clair, il s’agit de comprendre la manière dont il perçoit les choses et d’apporter une écoute et un soutien en fonction de cette perspective.

A l’inverse, la sympathie reflète la compréhension de la situation d’une autre personne mais à travers notre propre objectif, notre propre vision du monde. Ainsi, il va se créer une harmonie face à une situation que nous avons connue ou que nous connaissons actuellement.

La compassion, quant à elle, est un sentiment de pitié nous rendant sensible aux malheurs d’autrui.

Allez un petit exemple !

L’un de vos amis vient de perdre son emploi pour raisons économiques et il fond en larmes en vous expliquant son désarroi et la peur de ne pas retrouver un poste rapidement.

Si vous êtes une personne sympathique, vous allez être capable de comprendre ce qu’il ressent car cela va raviver votre propre expérience. Toutefois, vous êtes une personne combative, capable de rebondir. Aussi, vous allez gentiment tenter de le rassurer en vous servant vous-même d’exemple et de votre propre vision.

Si vous êtes empathique, vous serez également capable de comprendre ce qu’il ressent mais en vous projetant dans cette situation. Néanmoins, vous savez que chaque traumatisme a une manière propre d’être vécu et saurez écouter la façon dont cette épreuve est ressentie par l’autre pour y apporter des conseils spécifiques.

Enfin, si vous être dans la compassion, eh bien vous pleurez avec votre ami tout simplement !!

L’empathie peut-elle faire souffrir ?

Si vous êtes empathe compassionnel, oh que oui !! Être empathique, c’est pouvoir garder la maitrise de ses propres ressentis émotionnels, ce qui dans ce cas est impossible.

Ainsi, face à la douleur d’autrui, vous sentez leur stress, leur désarroi, ce qui aura pour conséquence d’augmenter votre anxiété, votre tristesse ou votre colère. Vous le ressentirez dans votre propre corps.

L’empathie non contrôlée peut conduire à des concentrations importantes de cortisol, l’hormone du stress, ce qui petit à petit peut vous rendre vulnérable au désespoir, voire à la dépression. Vous êtes comme un bébé, sans filtre, dans la non-distinction du soi et du non soi.

Lorsque vous êtes un « bébé empathe », vous pouvez également ressentir la nécessité de régler les problèmes des autres, de les aider à aller mieux et de vous sentir responsable de ne pas pouvoir soulager cette douleur. Bonjour le cercle vicieux !!

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L’empathie, ça s’apprend ?

Figurez-vous que non, l’empathie ne s’apprend pas mais, en revanche, elle s’apprivoise !

De récentes découvertes en neurophysiologie indiquent que l’empathie est une disposition innée et inconsciente qui apparaît dès les premiers stades de notre développement, par l’activation de neurones, permettant de créer un phénomène de résonance motrice entre notre cerveau et un autre.

Puis par la suite, l’empathie va être modulée par notre capacité d’attention et notre motivation. Ainsi, désolée de vous décevoir, mais l’empathie n’est pas une caractéristique universelle, pauvre empathe que nous sommes !!

Toutefois, vous pouvez la dompter pour qu’elle devienne un formidable don pour vous et les autres. En voici le secret : pour réellement faire preuve d’empathie, il faut savoir rester réceptif à nos pensées, opinions, sens et sentiments, sans jugement critique à notre égard ou à celui de l’autre.

Ce n’est pas facile, j’en conviens, mais avec la pratique, c’est possible !!

Entraînez-vous !

Mon conseil est de commencer par des inconnus. En effet, au début, il est plus facile de maintenir cette distinction Soi / Non Soi.

Essayez de vous mettre dans la tête de cet étranger. Restez à l’écoute de ce que son image vous procure : tristesse, peur, colère …

Laissez ces émotions vous envahir. Puis après quelques minutes, concentrez-vous sur votre respiration en vous détachant petit à petit des pensées qui vous traversent.Dites-vous que ce que vous ressentez vient de l’autre et non de vous !

Pour illustrer le concept, c’est comme si vous étiez une éponge que vous gorgez d’eau (ce qui est généralement votre cas !) mais que vous décidez de presser pour l’assécher et la faire revenir à son état normal, comme si l’eau représentait les émotions de l’autre. Une fois maîtrisé, vous pourrez tenter l’expérience avec votre entourage !

En conclusion …

De l’empathie naît la tolérance ! En la maîtrisant, vous pourrez approfondir votre compréhension du monde. Vous accepterez plus facilement le comment et le pourquoi les gens font ce qu’ils font.

Vous construirez un plus grand respect pour les autres. C’est un chemin vers une vision de la vie plus saine et plus sereine.

Croyez-moi, ce sont les paroles d’un bébé empathe devenu grand !

 


Sources Simon, E. (2009). Processus de conceptualisation d’« empathie ». Recherche en soins infirmiers, 98,(3), 28-31. doi:10.3917/rsi.098.0028.


 

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