Qui n’a jamais entendu parler de cette question ancestrale à laquelle bon nombre de scientifiques tentent encore aujourd’hui de répondre : qui de l’oeuf ou de la poule est apparu en 1er ?

Vaste sujet donc je ne parlerai pas dans cet article, je vous rassure ! Mon idée s’inscrit davantage dans le champ de la psychologie et concerne l’estime et la confiance en soi.

Peut-on avoir une bonne estime de soi sans confiance en soi ? L’inverse est-il possible ? Qu’est-ce que l’estime de soi ? La confiance en soi ?

Autant de questions et de réponses que je tenterai d’apporter ici pour vous aider à mieux cerner d’où peuvent provenir vos doutes du quotidien.

Estime de soi vs Confiance en soi, quelle différence ?

Souvent confondus et pourtant intrinsèquement liés, ces concepts font partie du langage courant et sont souvent utilisés de manière interchangeable. Pourtant, selon moi, il est nécessaire de les distinguer car elles diffèrent dans leur fondement.

La confiance en soi est la capacité de l’individu à croire en ses capacités personnelles. L’estime de soi concerne l’appréciation de sa valeur personnelle.

Ces 2 facteurs reste interdépendante de l’environnement dans lequel évolue l’individu. Aussi, il faut les appréhender de façon singulière pour en comprendre les enjeux.

Estime de soi, quèsaco ?

L’estime de soi est donc un jugement que nous nous faisons de nous-même. Selon Virginia Satir, psychothérapeute, l’estime de soi s’acquière à partir du moment où l’individu prendre réellement conscience de son importance.

Or, il persiste, dans l’inconscient collectif, une confusion entre être et faire, son identité et ses capacités. Il m’est souvent arrivée d’entendre des personnes me dire : « Je suis nul car je ne suis même pas capable de faire … ».

Ainsi, nous jugeons notre valeur en fonction de ce que nous réussissons. Les aptitudes que nous développons proviennent de la conscience que nous avons de nous-même.

Une bonne estime de soi nous apporte motivation et courage pour affronter toutes les situations. Mais sans estime, il nous est impossible d’apprendre de nos erreurs.

Cela démontre à quel point la naissance de l’estime de soi donne naissance à la confiance en soi.

Vers une définition plus complète …

Selon Josiane de Saint Paul, « l’estime de soi est l’évaluation positive de soi-même, fondée sur la conscience de sa propre valeur et de son importance inaliénable en tant qu’être humain. Une personne qui s’estime se traite avec bienveillance et se sent digne d’être aimée et d’être heureuse. L’estime de soi est également fondée sur le sentiment de sécurité que donne la certitude de pouvoir utiliser son libre arbitre, ses capacités et ses facultés d’apprentissage pour faire face de façon responsable et efficace aux événements et aux défis de la vie ».

Cette psychothérapeute touche alors du doigt le fondement même de cette perception de nous-même : le sentiment de sécurité.

faible-estime-de-soi.jpg

Le sentiment de sécurité ?

Ceci nous amène alors à une autre théorie développée cette fois-ci par John Bowlby, psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur l’attachement ou la relation mère-enfant, dans les années 1970-1980.

Selon lui, le lien d’attachement se développe en fonction de la réponse apportée par les figures qui élève l’enfant.

Ainsi, plus ce dernier – et dès son plus jeune âge – s’aperçoit que même dans la détresse, il est écouté et accompagné, plus il développe une image positive et bienveillante de l’autre et « construit progressivement un modèle complémentaire de Soi comme digne d’intérêt et ayant de la valeur même dans les situations de vulnérabilité, d’alarme, et d’émotions négatives au sens large » ( Dr sc. Nicole Guedeney, pédopsychiatre et responsable du service de psychiatrie infanto-juvénile à l’Institut Mutualiste Montsouris de Paris).

Le cas de Jacques

Jacques (enfin son nom de scène pour respecter l’anonymat) est un homme de 50 ans. Son parcours professionnel jusqu’ici avait été très stable et prometteur. Il avait gravi les échelons dans la structure qui l’employait depuis 20 ans environ.

Suite à un burnout (ou syndrome d’épuisement), il s’est retrouvé licencié au bout de quelques mois pour inaptitude. Il avait alors un projet d’investissement dans une start-up car sensibilisé par leur concept.

Jusque-là pourrait-on dire ce dernier paraissait plutôt bien rebondir !

En effet, pour atteindre un tel objectif, il faut avoir confiance dans ses aptitudes professionnelles. Il savait identifier son potentiel, ses atouts et les motivations pour mener à bien son ambition.

Or, je me suis rapidement aperçue que son regard, sa manière de parler ou de se comporter ne « collaient » pas avec son discours. Lorsqu’il expliquait être bienveillant ou persévérant par exemple, il n’en paraissait pas du tout convaincu.

Que peut-on en penser ?

Ainsi, au moment de se livrer sur son expérience de licenciement, je compris que son estime de lui avait été profondément touchée. Il était conscient d’être capable de faire, mais au fond de lui, il pensait ne pas en être digne.

Cet exemple me semble parfait pour illustrer la différence fondamentale entre confiance et estime de soi et toute sa complexité. Au regard de mon expérience, j’ai ainsi très régulièrement pu constater une sorte de décalage dans le discours des personnes rencontrées, comme celui de Jacques.

Ainsi, sans estime de soi, pas de confiance en soi, la croyance en sa capacité est proportionnellement liée à la valeur que nous nous donnons en tant qu’être humain.

En conclusion …

Finalement, je pense que nous restons tous des enfants. Nous avons besoin d’un environnement suffisamment bon et d’un sentiment d’attachement sécure.

Il nous faut des repères fiables et stables pour nous développer et atteindre notre plein potentiel même une fois adulte. Il n’est jamais trop tard pour en prendre conscience et modifier l’environnement dans lequel nous vivons.

Devenons libre d’être nous-même ! Selon moi, la vie est une expérience formidable !!

C’est un jeu dans lequel nous avons des règles à respecter certes, mais où surtout, nous avons la possibilité d’expérimenter une multitude de choses : des émotions positives ou non, des situations complexes ou non et des rencontres bienveillantes ou non.

Mais, ce qui compte, c’est d’apprendre chaque jour à concilier cet ensemble et de se réaliser en tant qu’individu. C’est en tout cas le message que je m’efforce de faire passer au quotidien !!

 


Sources : Saint Paul, J. de. (2008). Estime de soi, confiance en soi : s’aimer, s’apprécier et croire en soi, 1-28. Paris : InterEditions. ainsi que Guedeney, N. (2011). Les racines de l’estime de soi : apports de la théorie de l’attachement. Devenir, vol. 23, (2), 129-144. Doi :10.3917/dev.112.0129.


Ajoutez un commentaire