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Selon l’enquête baromètre santé réalisée en 2005 en France par l’INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé), 19 % des personnes, âgées entre 15 et 75 ans, soit près de 8 millions d’individus, ont vécu ou vivront une dépression au cours de leur vie avec une prévalence marquée chez la femme.

La dépression est reconnue aujourd’hui comme une maladie qu’il convient de diagnostiquer et de soigner chez l’adulte.

Mais qu’en est-il de la dépression chez l’enfant ? Peut-on en parler pour un sujet en phase de développement physique et psychique ? Existe-il un tabou ou un manque de connaissances à ce sujet ?

Une pathologie rare et souvent déniée

En se basant sur les critères de classifications internationales de la dépression, le Dr. Boris Birmaher a mis en avant, avec l’aide de ses collaborateurs, une prévalence des cas dépression avant la puberté, de 0.5 à 1% dans un rapport publié en 1996.

Selon cet expert, largement reconnu pour ses études pharmacologiques et biologiques sur des enfants et adolescents souffrant de troubles de l’humeur et de l’anxiété, cette pathologie, souvent déniée chez les parents et les enfants, est sous-évaluée et la comorbidité est fréquente.

Aisni, elle amène une confusion des symptômes de la dépression avec ceux des troubles oppositionnels, anxieux, ou déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH).

Symptômes de la dépression chez l’enfant

Chez l’enfant, l’installation de la dépression est progressive et entraîne une désadaptation scolaire en premier lieu, exacerbant les difficultés de compréhension entre parent et enfant.

En 2003, Daniel Marcelli parle de « cercle vicieux dépressogène ». Selon lui, il n’existe pas d’étiologie précise mais des contextes favorisants la dépression. Mais cela engendre une réaction de l’enfant face à la souffrance dépressive.

Ainsi, il existe 2 typologies de dépression infantile.

Tout d’abord, la dépression peut être reliée à la perte d’un proche (grands-parents, animaux …). Elle entraîne, notamment, une profonde tristesse, la peur d’une nouvelle séparation et des problèmes d’endormissement.

Deuxièmement, la dépression inscrite dans des troubles de personnalité. Plus durable, elle est liée à une histoire dramatique. Elle se singularise par une agressivité, une agitation avec un manque de confiance en soi, un sentiment d’injustice et de désamour de l’autre.

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La dépression chez l’enfant : Restez vigilant

Il s’agit donc de rester vigilant face à ces différentes symptomatologies et de consulter un professionnel afin d’écarter ou non le diagnostic de dépression chez votre enfant.

Qu’il s’agisse d’une réponse réactionnelle à un événement difficile ou à un environnement familial défavorable, il est nécessaire de comprendre que l’enfant est un être qui se construit.

Selon l’âge, c’est un être qui n’est pas forcément en mesure de mettre des mots sur ses émotions. Il n’est pas en mesure de comprendre ce qu’il ressent. Par conséquent, son seul moyen est de passer par la voie de l’agir.

Approches thérapeutiques

Différentes approches thérapeutiques peuvent être proposées. Elles doivent  » en premier lieu s’adapter à l’origine de la maladie «  selon Daniel Marcelli.

Il constate également qu’il existe une valeur thérapeutique de l’annonce. En effet, certains parents vont être sensibles au diagnostic. Ainsi, des solutions utiles à la guérison vont être trouvées. Cela arrive surtout dans le cadre d’une pathologie réactionnelle.

A l’inverse, lorsque les parents se refusent à reconnaître le mal-être de leur enfant et que celui-ci est dominé par de l’instabilité, de l’agressivité ou de la colère, il convient alors de recourir à des psychothérapies individuelles et familiales pour favoriser la réadaptation sociale.

Ce pédopsychiatre précise également que la thérapie relationnelle peut prendre différentes formes, allant d’inspiration analytique en passant par le psychodrame ou la thérapie couplé mère-enfant (ou père-enfant. ndlr).

L’objectif sera soit une restauration du lien maternel pour qu’il devienne favorable au développement de l’enfant, soit à l’instauration d’un nouveau lien. Le traitement médicamenteux reste, quant à lui exceptionnel. Les effets sont transitoires et limités.

Dans tous les cas, une prise de conscience des parents est primordiale pour qu’une thérapie soit proposée.

N ‘oubliez pas qu’un enfant ne demandera jamais à consulter de lui-même.

En conclusion …

La dépression chez l’enfant reste une situation méconnue voire taboue, dont le diagnostic est très sensible. Les parents se sentent souvent responsables, préférant l’ignorer ou l’associer à une tristesse passagère.

La sensibilisation n’en est que plus importante pour rompre le silence sur cette maladie.

Pour en savoir plus : Agirs, provocations, dépression chez l’enfant, de M. Caron-Lefèvre & Coll.

 


Source : Marcelli, D. (2003). Dépression de l’enfant. Psychologie clinique et projective, 9, (1), 59-78. Doi :10.3917/pcp.009.0059.


 

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