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Le Self-Control – en français, la maîtrise de soi – représente depuis plusieurs décennies le sujet de nombreuses recherches scientifiques.

Véritable vertu, tant revendiquée que recherchée, cette qualité est-elle aussi bénéfique que nous le pensons ?

Avoir la capacité à garder notre sang-froid, différer nos désirs ou encore contrôler notre mental peut-elle s’avérer être un atout ou représenter une bête noire ?

Le Self-control, une vertu ?

Pour répondre à cette question, retournons d’abord dans les années 1970 ! Walter Mischel, psychologue américain d’origine autrichienne, mène depuis 1968 au sein de l’université de Stanford, une expérience, connue sous le nom de  » The Marshmallow Test « .

Le principe est simple : un examinateur installe un enfant à un bureau où se trouvent une guimauve et une sonnette. Ce dernier explique alors qu’il va devoir quitter la pièce durant 15 minutes et qu’à son retour, si la petite sucrerie est toujours là, alors pour le récompenser, il pourra en manger 2 !! De même avec la sonnette, si l’enfant appelle l’examinateur avec son retour, il n’aura droit qu’à un seul bonbon.

Facile pourrait-on dire et bien pas tant que ça ! En voici la démonstration en 5 minutes !

Durant des siècles, la maîtrise de soi était considérée comme une caractéristique innée. En fait, cette expérience, comme beaucoup d’autres par la suite, a démontré qu’elle pouvait s’acquérir au cours de la vie.

Mieux que le QI, le Self-Control reste aujourd’hui encore un indicateur de réussite pour ceux qui en sont dotés.

Être dans le self-control, ça veut dire quoi ?

La maîtrise de soi, c’est savoir contrôler nos pensées, nos impulsions, nos actions et nos émotions.

Savoir nous contrôler nous donne la liberté d’inhiber nos envies pour atteindre nos objectifs à plus long terme, c’est-à-dire de planifier rationnellement plutôt que de réagir compulsivement.

Grâce à elle, vous savez gérer les frustrations, la colère ou encore l’agressivité, vous êtes persévérant, vous restez optimiste et tolérez les échecs. Le tableau parfait pour devenir la personne que nous voulons, non ?

Mais avant d’en arriver là, il est indispensable de se connaître, de reconnaître ses faiblesses et d’organiser sa vie en conséquence.

En effet, si au 1er signe de stress, vous êtes du genre à vous jeter sur la crème glacée ou le paquet de gâteaux et bien n’en achetez pas mais rendez-vous à l’évidence aussi que vous ne dévorerez pas non plus des collations santé comme les pommes et les bananes !

Le self-control requiert donc connaissance et tolérance envers soi-même sous peine d’être confronté(e) à son côté obscur !

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Le côté obscur de la force

Encourager les personnes à exercer davantage de maîtrise peut s’avérer être négatif, selon Dr. Liad Uziel, psychologue israélien exerçant au sein de l’université Bar-Ilan. D’après ses recherches, l’excès de self-control est également préjudiciable à notre bien-être.

En effet, les personnes qui affichent un pouvoir excessif sur eux-mêmes adoptent des comportements rigides et des schémas de pensées qui les empêchent de s’adapter aux circonstances actuelles : être fondamentalement malheureux  dans son mariage mais ne pas divorcer pour autant de peur de l’image renvoyée.

Il en va de même pour des activités visant à atteindre un objectif socialement reconnu malgré les risques encourus pour notre santé.

Par exemple, arrêter de consommer de l’alcool lorsque notre corps nous fait signe, c’est savoir se maîtriser (c’est évident !) mais le contrôle excessif peut amener certains à ignorer ces indices juste pour gagner  un jeu et/ou obtenir le respect de ses pairs.

Autre aperçu : les bourreaux de travail qui risquent leur santé par manque d’exercice, une mauvaise alimentation, et un sommeil inadéquat, juste pour atteindre n’importe quel objectif glorieux !

Vous vous reconnaissez ici ou en connaissez autour de vous, n’est-ce pas ?

Le cercle vicieux du Self-Control

Avoir une bonne maîtrise de soi est gage de réussite et cela peut devenir une quête insaisissable, semée d’échecs !

Vouloir être dans le self-control, c’est reconnaître, consciemment ou non, que nous n’en avons pas. Cela devient alors un cercle vicieux !

Beaucoup de gens confondent ainsi maîtrise de soi avec l’estime de soi et la confiance en soi. Or l’estime de soi augmente la confiance en soi qui elle-même améliore la maîtrise de soi.

Même si j’ai déjà abordé ces notions dans mon article  » Estime et confiance en soi : théorie de l’œuf et de la poule ? », je vous propose ici un exemple pour illustrer mes propos.

 » J’aimerais perdre du poids mais mon cerveau déraille et je file m’acheter n’importe quoi à manger ! Je n’arrive pas à me contrôler, c’est fou ! « .

Au regard de la société, cette personne apparaît donc comme faible et sans volonté . Mais le problème est à prendre à l’envers !

Il faut d’abord se demander si nous nous sentons réellement dignes de perdre du poids [estime de soi] pour ensuite reconnaître que nous avons les ressources en nous pour atteindre notre objectif [confiance en soi] et enfin être capable de ne pas céder à nos tentations [maîtrise de soi].

Croyez-moi, vous pouvez adapter ce schéma pour n’importe quelle situation : arrêter de fumer, changer de métier ou se reconvertir …

En conclusion …

Comme vous l’aurez compris, la maîtrise de soi reste un atout pour atteindre nos objectifs de vie.

Dans l’excès en revanche, elle peut devenir une source de souffrance et d’échecs. C’est avant tout un état d’esprit !

Nous sommes des êtres dotés d’intuitions, d’émotions et il est nécessaire de continuer à les écouter malgré tout.

Finalement, la maîtrise de soi n’est pas la capacité à nous inhiber mais à nous respecter !

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