La culpabilité est un état émotionnel que nous ressentons lorsque nous sommes persuadés d’avoir mal agi. C’est un sentiment qui se construit selon nos propres perceptions et croyances morales. Cette émotion peut devenir envahissante, oppressante voire même handicapante pour avancer dans notre vie.

D’après les découvertes d’Alain Crespelle, analyste transactionnel, découvrez de quelle(s) culpabilité(s) vous souffrez et comment vous en défaire !

La culpabilité égocentrique

L’égocentrisme est caractérisé par une tendance à ramener tout à soi, à ses propres intérêts. Ce sentiment de toute-puissance va s’étendre à tout ce qui touche une personne de près ou de loin comme la réussite ou les difficultés vécues par un proche par exemple.

L’autre devient alors un prolongement de soi. Cette culpabilité est très fréquente chez les enfants ou toutes personnes qui, de façon réactionnelle ou chronique, réagissent comme des enfants.

Pour s’en défaire : un travail thérapeutique est nécessaire pour sortir de ce sentiment de toute-puissance, de position centrale pathologique que l’individu ressent.

La culpabilité passive

Cette forme est davantage présente chez les personnes dépendantes des autres. Elle a pour fonction d’accentuer la symbiose avec l’autre.

Ainsi, souvent les personnes souffrant de cette culpabilité auront des phrases comme ” Regarde ce que tu m’as fait faire ” ou encore ” Regarde dans quel état je suis à cause de toi “.

Il va se créer alors un verrouillage de la communication car la ” victime ” ne pourra s’exprimer face à l’événement vécu car ” l’agresseur ” cherchera à transférer sa culpabilité sur l’autre pour alléger sa souffrance.

Pour s’en défaire : un travail thérapeutique est également incontournable car il va permettre à l’individu de vaincre la dépendance qui l’emprisonne.

La culpabilité contrôlante

Ce type est surtout lié à la société moderne dans laquelle nous vivons. Chaque jour, notamment au travers des journaux ou des publicités, nous recevons des informations sur lesquelles notre pouvoir d’action est limité même si nous en sommes responsables sur le plan éthique (ex : les catastrophes naturelles, les attentats …).

Le décalage que nous ressentons alors entre notre responsabilité, l’ampleur du problème et l’endroit où ils se produisent entraîne une culpabilité toxique.

Pour s’en défaire : un travail thérapeutique peut être envisagé selon le degré de mal-être. Commencez par apprendre à avoir le recul nécessaire et à agir sur les événements à votre portée. Nous ne pouvons pas être responsable de toute la misère du monde et il ne sert à rien de culpabiliser sur des actions hors de notre contrôle.

La culpabilité systémique

C’est une forme paradoxale de culpabilité car elle est surtout ressentie dans le cas de ” symbiose inversée “. Je m’explique ! Prenons l’exemple du phénomène de ” parentification ” ; un enfant prend le rôle et les responsabilités qui devraient être ceux des parents.

Dans ce contexte, l’enfant est, consciemment ou non, prêt à sacrifier sa vie pour que la vie de famille perdure comme si sa propre sécurité passait par la sécurité du groupe.

Si face à lui, il y a des émotions non-dites par les figures parentales, l’enfant se sent alors fautif des erreurs ou du mal-être des parents, laissant une belle porte d’entrée à ce type de culpabilité.

Pour s’en défaire : encore une fois, le travail thérapeutique prend tout son sens car ce type de schéma, créé durant l’enfance, perdure à l’âge adulte. Il s’agira alors de prendre conscience puis de résoudre la symbiose inversée ainsi établie.

La culpabilité transgénérationnelle

Cette forme sous-tend l’idée de loyauté. Lorsque nous venons au monde, nous sommes héritier d’une histoire familiale tel le nouveau maillon d’une chaîne. Cet héritage amène avec lui le sentiment de dette ou de devoir.

Je vous invite d’ailleurs à lire mon article La psychogénéalogie pour se libérer du passé qui détaille davantage les liens inconscients entre nous et nos aïeux.

Pour s’en défaire : la psychogénéalogie peut vous aider à déceler les causes de cette culpabilité. Dans tous les cas, il s’agira d’apprendre à accepter de désobéir et affronter la loi du silence qui parfois maintient un secret familial. Accepter de faire partie d’une lignée avec sa propre vision du monde amènera l’épanouissement personnel et/ou professionnel recherché.

La culpabilité archétypique

Cette culpabilité est proche de la culpabilité systémique car elle intègre avec elle l’idée du sauveur. La différence est que dans le 1er cas, le sauveur est prêt à se sacrifier pour les autres alors que dans la culpabilité archétypique, le sauveur cherche à être sauvé.

En agissant avec beaucoup de dévotion, il attend en retour amour et reconnaissance. L’ensemble permet alors de soulager une souffrance personnelle.

Sur le plan pathologique, les personnes souffrant de cette forme de culpabilité vont jusqu’à s’interdire de vivre pensant que sans elles, les autres ne pourront pas survivre.

Pour s’en défaire : un travail thérapeutique est également nécessaire car elle requiert de renoncer au rôle de sauveur. Il faut pouvoir dépasser ce sentiment de toute-puissance, affronter la peur des représailles, rencontrer ses limites et son impuissance et revenir à l’origine des blessures narcissiques.

La culpabilité du survivant

Cette culpabilité se manifeste surtout après un événement traumatisant (accident, décès, drame collectif …) même si nous ne sommes ni le sujet, ni l’objet. Il s’agit alors d’un phénomène contre-transférentiel, à l’instar du syndrome de Stockholm.

Dans ce phénomène, les victimes finissent par s’attacher à leur ravisseur. Dans la culpabilité du survivant, la victime va se se rendre coupable de ce qu’elle a vécu même si elle n’y est pour rien.

Pour s’en défaire : le travail thérapeutique va permettre de vaincre cette culpabilité en redistribuant les rôles. La victime doit se sentir comme telle pour ensuite entamer le travail d’acceptation et de deuil de l’événement.

Pour conclure …

Peut-être vous êtes vous reconnu dans un ou plusieurs types de culpabilité et c’est normal ! Selon votre histoire, la culpabilité ressentie peut avoir différentes origines. Et je vous rassure, au quotidien, il est tout à fait normal de se laisser aller à ce type d’émotion. En restant attentif à nos pensées, il peut être facile de la vaincre ou du moins de la maîtriser.

Toutefois, lorsque la culpabilité devient handicapante, source de mal-être intense, un travail thérapeutique est nécessaire. Il permettra notamment de mettre en lumière ses origines et atteindre une plus grande sérénité !

Laissez-moi vos témoignages et partagez vos expériences dans les commentaires ci-dessous !

Belle semaine à vous 🙂


Sources : Crespelle, A. (2009). Huit types de culpabilité. Actualités en analyse transactionnelle, 132,(4), 15-24. doi:10.3917/aatc.132.0015.


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